lundi 15 septembre 2014

Exposé oratoire de la Ministre de la Culture, Madame Monique Rocourt, à l'occasion du «Mois de l’Héritage haïtien»/ Miami

Vivre libre ou mourir !

Si nous, Haïtiens, ne prenons pas conscience de notre valeur en tant que peuple ; si nous
n’arrivons pas à comprendre l’importance de cet extraordinaire héritage culturel que
nous possédons et que nous portons dans nos cœurs, il nous sera difficile de construire
notre présent, car toujours en quête d’un passé dont nous ne nous sommes pas encore
réapproprié.
Le drapeau est le symbole de tout ce que nous sommes en tant que peuple et en tant
que nation. Devant lui, il nous faudrait ressentir toute la fierté et la conscience des
luttes et des immenses sacrifices qui ont abouti à sa création et à son évolution.
Vivre libre ou mourir/ libète oswa lanmò

Comme le rappellent si bien nos éducateurs, nos premières luttes, nous les avons
commencé en tant qu’êtres libres réduits à la condition d’objets, puis en tant que
citoyens français luttant pour ne plus revenir à cette condition, jusqu’au jour où
Dessalines, succédant à l’immortel Toussaint, dans un champ de cannes près de
l’Arcahaie, créa le premier symbole de la jeune nation haïtienne et indiqua la voie de
l’indépendance et de la liberté.

Ce message que nous ont laissé nos ancêtres, avec ce premier drapeau, c’est comme
le dit si bien Madame Odette Roy Fombrun, celui de « se mettre ensemble pour faire
ensemble. » A travers notre devise, « l’Union fait la force, » c’est ce message qu’il veut
véhiculer.
Malgre tout sa nou te sibi pandan twa syèk, nou te fè chwa makònen kouraj nou ak raj
nou, pou nou di se moun nou ye !
Flanm sa a nou limen atravè drapo nou, jou 18 me 1804 la, li vinn yon boukan kote
chak ayisyen vin pran yon tizon pou l pote limen lòt boukan tout kote l pase pandan
plis pase yon syèk !
Cette union qui fut, autrefois, et qui nous donna notre drapeau, elle fut construite dans
le sang et la sueur, à travers une volonté farouche et commune d’avancer, malgré nos
différences, en faisant une force plutôt qu’une faiblesse ; en croyant à ce but ultime qui
devait se trouver au bout du chemin : un peuple fier et libre de décider SEUL de son
destin.

210 ans plus tard la valeur de ce symbole repose dans notre capacité, à mettre en
commun nos forces pour développer ce coin de terre qui est nôtre ; elle repose dans
notre capacité à retourner à nos racines et retrouver l’âme vibrante de 1804 où tous,
nous nous reconnaissions frères et compagnons de lutte, cette fois-ci pour la liberté
de penser, la tolérance, l’amour plutôt que la peur de « l’autre » ; notre capacité à être
déterminés à changer, une fois de plus, la donne dans la grande histoire de l’humanité
et du renouveau de l’homme. D’être de nouveau un phare et, derrière notre drapeau,
d’être :
• Une nation-réconciliée avec elle-même ;
• Un peuple si animé du souffle puissant de la liberté pour tous encore prêt à la
semer aux quatre coins du monde ;
• Un peuple dont l’indépendance, l’unité et la souveraineté ne font plus de doute,
car il n’aura plus besoin de la clamer pour continuer à y croire.
Que ce drapeau nous interpelle à nous souvenir…
…Nous souvenir de qui nous sommes et du chemin tracé pour arriver enfin à nous
connaitre comme HAÏTIENS !
Nou tout, nou se pitit yon sèl nasyon !
Yon nasyon ki te bay lemonn antye yon leson li pap janm bliye sou imanité l…
Yon nasyon ki gen odas kenbe tèt li dwat malgre tout tray, malgre tout dezas, pou li di
mwen egziste!
Yon nasyon ki pap janm bliye pitit li ! ke okenn nan pitit li pap janm bliye paske li
make andedan kè l !
QUE VIVE HAÏTI ! Que vivent TOUS ses fils, réunis dans une seule et magnifique
embrassade !
AYIBOBO




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